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Rezension:

Zum Anfang 2015 - zeitgleich mit dem ersten Tag der Attentate auf Charlie Hebdo - erschienenen Roman „Unterwerfung“ von Michel Houellebecq verfasste der französische Intellektuelle Jérôme Alexandre eine aufschlussreiche Rezension, die wir hier mit freundlicher Genehmigung des Autors im französischen Original veröffentlichen. Alexandre bespricht den Roman sowohl im Vergleich zu aktueller französischer Gegenwartsliteratur als auch im Hinblick auf seine Einordnung in Bezug auf die Tradition der westlichen Auseinandersetzung mit dem Orient. Diese hat nach Voltaires beissender Mohammed-Kritik im 18. Jahrhundert mit den romantischen Schwärmereien von Lessing und Goethe im 19. Jahrhundert eine Volte weg von der rationalen Auseinandersetzung hin zum mystisch-gefühligen Eintauchen erfahren. Alexandre zeigt unter anderem auf, inwiefern Houllebecqs Roman als Wiederanknüpfen an beiden Traditionen gelesen werden kann. Dabei wagt Alexandre in seiner Rezension auch eine Bezugsetzung zu islamkritisch-säkularen Grundanliegen und eine Einordnung der Neuerscheinung in Houellebecqs gesamten Werkkatalog.


Houellebecq politique
par Jerome Alexandre


« L’écoute du Coran avait vraiment suscité en moi un sentiment spécial. Je me demandais comment des mots prononcés par un seul homme pouvaient faire naître en moi des sensations si fortes (…) Une approche non pas intellectuelle, mais physique, directe. »(1)


On a dit et écrit tout et son contraire en France(2) sur le dernier roman de Michel Houellebecq, Soumission(3), sorti le 7 janvier, le premier jour des premiers attentats de ces journées d’assassinats, ces trois « piteuses » des 7, 8 et 9 janvier 2015. Confusion entre narrateur et auteur, entre points de vue des personnages et celui de l’écrivain, entre un billet politique et un livre de politique-fiction, erreurs du niveau d’un collégien de classe de sixième découvrant la grande littérature. De plus, les circonstances tragiques de la sortie du livre ont déformé les analyses et les jugements.

La meilleure critique paraissait justement dans Charlie-Hebdo du 7 janvier, sous la plume de Bernard Maris(4). Dans le massacre de cette fin de matinée du 7, dont il fut une des premières victimes, ce dernier texte de l’économiste, ami et spécialiste de l’écrivain(5), est presque passé inaperçu.

Le jour même, Michel Houellebecq était exfiltré de Paris et caché au vert, pour éviter le sort de son ami « Oncle Bernard » dans les jours suivants. Des critiques acerbes dans la presse et les media audiovisuels pleuvaient sur le livre et son auteur, sans réels arguments. Des personnalités n’ayant visiblement pas lu le livre étaient les plus virulents. Les hommes politiques caricaturés dans le roman se rebiffaient et s’improvisaient, le temps de quelques minutes de rage, en critiques littéraires dignes des procès de Madame Bovary ou des Fleurs du mal, les plus vexés par l’humour du romancier et poète, Manuel Valls et François Bayrou, remportant la palme de l’amertume, de la jalousie et du ressentiment. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi l’anathème contre cet écrivain Prix Goncourt, ou de nombreux auteurs de qualité comme Alain Finkelkraut(6), ou encore Christophe Guilluy(7), entre autres ?

La question mérite d’être posée. On ne trouvera pas de réponse à la lecture de Soumission Qu’est ce qui peut bien gêner et déranger jusqu’au premier ministre actuel (« La France, ça n’est pas Michel Houellebecq ! ») dans ce sixième grand roman, écrit à la suite d’autres ouvrages phares de l’écrivain(8). D’autres personnalités ont préféré, plus sagement, le silence quant à leur portrait peu flatteur, brossé par le narrateur ou les personnages du roman : c’est le cas, entre autres, de Jean-François Copé, Marine Le Pen, ou François Hollande qui, plus responsables peut-être, ont compris qu’il ne s’agissait là que d’une fable et non d’une prophétie ou d’un quelconque programme politique. Justement, le nom du protagoniste du roman, « François », n’est pas là par hasard. C’est le destin d’un « Français », comme un autre (à côté des autres « François » moins modestes mis en scène ici : François Mitterrand, François Hollande et François Bayrou), comme le suggère la quatrième de couverture(9), très distanciée et presque terne, qui annonce la tonalité du livre, et « fait coexister les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste ».

Rien n’est laissé au hasard comme on le verra ci-dessous. Des trouvailles émaillent aussi l’ouvrage, comme ce canapé « La Maison du Convertible », sur lequel s’ébattent François et Nadia (p.186), et qui annonce la chute du roman.

Ce roman de fiction, avec des visions parfois fantastiques, hallucinées (la scène de la station-service, pp. 129-130, rédigée comme un plan de cinéma -on y reviendra), met en scène divers lieux bien réels. Paris tient la première place (l’Hôtel de Ville, le jardin des Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Elysées, la place Saint-Georges, Paris III - Sorbonne, puis Paris IV, la rue Monge, l’Institut du Monde Arabe, la grande mosquée de Paris, les arènes de Lutèce, l’avenue des Gobelins, « la cité des Fleurs, derrière le métro Brochant », la place de Clichy, le Sacré-Coeur, l’Opéra, la place d’Italie, Chinatown, Tolbiac), mais les périphéries françaises sont minutieusement décrites comme les Alpes – la région de Briançon où le père du narrateur s’est retiré pour mourir, réminiscence de Plateforme - le Sud-Ouest français avec le savoureux nom du village de Martel(10), commune bien réelle de 1600 habitants, au sein du Quercy, dans le Lot. Cela donne à Houellebecq une incursion en province, ce qui donne à l’un des personnages du livre l’occasion de développer une forte nostalgie pour la chrétienté en fin de course :

« Le pèlerinage de Rocamadour était un des plus fameux de la chrétienté, vous savez. Henri Plantagenêt, saint Dominique, saint Bernard, saint Louis, Louis XI, Philippe le Bel... tous sont venus s’agenouiller aux pieds de la Vierge noire, tous ont gravi, à genoux, les escaliers qui mènent au sanctuaire, en priant humblement pour le pardon de leurs péchés. A Rocamadour, vous pourrez vraiment mesurer à quel point la chrétienté médiévale était une grande civilisation » (p.161)."

Cette nostalgie du rôle de la chrétienté résonne en écho dans le livre(11) à celle d’un ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Cultes, garant de la laïcité, devenu président de la République, et qui regrette un temps révolu :

« L’Eglise catholique a connu en France des périodes plus fastes. Elle traverse aujourd’hui des difficultés : moins de vocations, vieillissement des prêtres, baisse des baptêmes, faible pratique dominicale, remise en cause de l’autorité naturelle de son discours (…) Une religion frileuse et inquiète, repliée sur elle-même, n’attire pas, ne rayonne plus. »

Dans le même livre, Nicolas Sarkozy va même jusqu’à écrire : « Je me suis toujours dit qu’il y avait de l’arrogance dans la certitude de la non-existence divine (…) ? Tout se tient. Il y a un lien évident entre ce que j’ai fait pour les musulmans et la place qui me semble revenir légitimement à la religion dans la société. Tout est assez cohérent ».

La création par l’ancien président de la République d’un Conseil Français du Culte Musulman a ensuite connu ses limites et ses dérives. L’actuel premier ministre Manuel Valls prenait la suite en annonçant le 25 février 2015 l’organisation d’une nouvelle instance de dialogue de l’Islam de France avec les autorités du pays. Les manques et erreurs du CFCM ont en effet conduit depuis quelques années d’autres citoyens français à créer un parti islamiste en France, l’UDMF, l’Union Démocratique des Musulmans de France, clone de la « Fraternité Musulmane » du roman de Houellebecq, conformément aux « prédictions du mage Houellebecq » (titre de la une du numéro 1177 de Charlie-Hebdo du 7 janvier 2015). Ce nouveau parti fondé en 2012 et qui rassemble 900 adhérents en France présente des candidats dans 8 cantons en vue des élections

départementales de mars 2015 : Avion, Bagneux, Bagneaux, Les Mureaux, Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg. L’autre parti islamiste français, le Parti des Musulmans de France (PMF), avait présenté de jeunes candidats aux élections législatives de 2007 mais n’avait recueilli que 1 % à 2 % des voix dans les circonscriptions où il avait des candidats (Argenteuil, Bezons, Lyon et Strasbourg). A Lyon, dans la 14e circonscription, c’est un certain Nadir Ben Abbes qui s’était présenté (1 % des voix). Ce candidat réel a sans doute inspiré le romancier pour l’homonyme Mohammed Ben Abbes, président fictif de la « Fraternité Musulmane », devenu président de la République dans Soumission Face à cette montée parallèle du parti islamiste et du Front National, les hommes politiques décadents, vieillissants et totalement dépassés, parfois en panique, se soumettent eux aussi à l’ordre nouveau présenté dans cette étrange fable sociale et cette satire politique parfois visionnaire. Le récit de la soirée électorale du dimanche 15 mai 2022 est particulièrement réaliste.(12)

Les politiques sont tous écornés. La récupération du livre est impossible pour tous les partis politiques, comme l’a déclaré le romancier lors d’un entretien avec Ruth Elkrief(13). La mise en scène de quelques dignitaires débordés par la montée d’un Parti islamiste en France et l’arrivée au pouvoir d’un Président de la République tenant d’un islamisme dit « modéré », secondé par un premier ministre stupide, François Bayrou, est comique.

Pour Marie-Françoise, « Ben Abbes est en réalité un homme politique extrêmement habile, sans doute le plus habile et le plus retors que nous ayons connu en France depuis François Mitterrand ; et, contrairement à Mitterrand, il a une vraie vision historique » (p. 154). Jamais dans le roman le personnage de Ben Abbes n’est ridiculisé.

Ce n’est pas le cas de son premier ministre qui a droit dans le récit à trois mentions à charge :

« Le vieux politicien béarnais, battu dans pratiquement toutes les élections auxquelles il s’était présenté depuis une trentaine d’années, s’employait à cultiver une image de hauteur, avec la complicité de différents magazines ; c’est-à-dire qu’il se faisait régulièrement photographier, appuyé sur un bâton de berger, vêtu d’une pèlerine à la Justin Bridou, dans un paysage mixte de prairies et de champs cultivés, en général dans le Labourd. L’image qu’il cherchait à promouvoir dans ses multiples interviews était, celle, gaulienne, de l’homme qui a dit non » (p.151).

Pour Tanneur, « ce qui est extraordinaire chez Bayrou, ce qui le rend irremplaçable, c’est qu’il est parfaitement stupide, son projet politique s’est toujours limité à son propre désir d’accéder par n’importe quel moyen à la « magistrature suprême » comme on dit ; il n’a jamais eu, ni même feint d’avoir la moindre idée personnelle ; à ce point, c’est tout de même assez rare. Ça fait l’homme politique idéal pour incarner la notion d’humanisme, d’autant qu’il se prend pour Henri IV, et pour un grand pacificateur du dialogue interreligieux ; il jouit d’ailleurs d’une excellente cote auprès de l’électorat catholique, que sa bêtise rassure » (p. 152).

Un peu plus loin, la bêtise d’un premier ministre jouant le rôle d’un simple doublon et d’un porte-parole du président de la République, ce qui est aussi une critique du fonctionnement des institutions, est à nouveau soulignée :

« François Bayrou, le visage auréolé d’un large sourire béat, avait à peu près joué le rôle de Jean Saucisse, le Hans Wurst des vieilles pantomimes allemandes, qui répète sous une forme exagérée – et un peu grotesque – ce qui vient d’être dit par le personnage principal » (pp. 199-200).

Le choix du romancier de « nommer » François Bayrou premier ministre de Ben Abbes, est cohérente et s’appuie sur de réelles déclarations étonnantes au journal La Croix, mais assumées (reprises sur le site Bayrou.fr) du candidat François Bayrou à l’élection présidentielle de 2007, avec ce coup de canif à la laïcité, resté fameux et repris largement depuis :

« Question (La Croix) : Est-ce à l’Etat d’accompagner l’installation d’un islam en France ?
FB : Oui, si on le peut et si les Musulmans le demandent (…) C’est comme s’il y avait une nouvelle famille dans le village (…).
Question (La Croix) : Quelle doit être la place des religions dans une société laïque ?
FB : (…) Les religions sont tout à fait légitimes à s’exprimer y compris dans la sphère publique. Elles sont une donnée importante de notre vie nationale (…) La religion ne doit donc pas être cantonnée à la sphère privée (sic) ».(14)

Dans un entretien récent au Monde, l’actuel ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, tétanisé et soudainement vieilli par la peur(15) (malgré les apparences, il n’a que 51 ans), donne des réponses étonnantes et plutôt inquiétantes de la part d’un défenseur de la laïcité, également en charge des Cultes :

« Question (Le Monde) : Faut-il rendre fériées les principales fêtes musulmanes et juives ?
BC : C’est un sujet délicat. Il y a d’autres manières de respecter chaque religion que de rendre les jours fériés. Il faut chercher des solutions pragmatiques, qui rassemblent. Les instances de dialogue que je souhaite développer sont précisément destinées à trouver des compromis intelligents. Il faut arrêter, dans ce pays, de faire de chaque sujet une occasion d’hystérie collective, de division. On ne peut pas ignorer le besoin de spiritualité, la présence du fait religieux dans la société (sic) La laïcité, justement, le permet. Cela implique une parole publique, millimétrée, précise, apaisante. Chaque mot employé par un responsable public doit être un mot qui rassemble, qui apaise. »(16)

On le voit, Bernard Cazeneuve a rejoint Bayrou, esquivant ses responsabilités, son devoir de dire les choses et de délivrer aux Français la seule vérité qui vaille en ce domaine, depuis 1905 : le respect de la laïcité, toute la laïcité, mais rien que la laïcité.

Dans le roman François Bayrou accepte d’être premier ministre d’un président islamiste modéré qui applique la charia, dont le « parfum d’exotisme » et la « valeur rassurante, traditionnelle » la rendait « désirable » (voir plus loin).

Le candidat de la droite quant à lui, est éliminé dès le premier tour, et le narrateur l’expédie aussi en quelques mots dignes d’une caricature :

« Jean-François Copé ne fit son apparition qu’à 21 heures 50. Hâve, mal rasé, la cravate de travers, il donnait plus que jamais l’impression d’avoir été mis en examen au cours des dernières heures. Avec une douloureuse humilité, il convint qu’il s’agissait d’un revers, d’un grave revers, dont il assumait l’entière responsabilité (...) » (p. 75).

Nicolas Sarkozy, enfin, de toute façon en âge d’être à la retraite en 2022, est lui aussi « éliminé » définitivement du paysage politique par François (le protagoniste du roman) :

« J’avais l’impression que Sarkozy avait au fond de lui-même renoncé, que depuis 2017 il avait définitivement tiré un trait sur cette période de sa vie » (p.147).

Les hommes de gauche ne sont pas en reste et les caricatures de François Hollande, président sortant en 2022, et sans aucune autorité, comme celle de Manuel Valls, premier ministre pour quelques jours encore – dont l’absence de sang-froid et les coups de sang non maîtrisés, notamment à l’Assemblée Nationale et devant la presse - sont ici soulignés -, ont été plus d’une fois relevées dans la presse à la sortie du roman :

« Lorsque, sur le perron de l’Elysée, devant la petite dizaine de journalistes présents, il [François Hollande] se présenta comme « le dernier rempart de l’ordre républicain », il y eut quelques rires, brefs mais très perceptibles. Une dizaine de minutes plus tard, le premier ministre fit à son tour une déclaration. Très rouge, les veines du front gonflées, il paraissait être au bord du coup de sang, et prévint tous ceux qui se mettraient en marge de la légalité démocratique qu’ils seraient traités, en effet, comme des hors-laloi » (p. 115).

Et le narrateur poursuit :

« Finalement, le seul à garder son sang-froid fut Mohammed Ben Abbes, qui défendit le droit à manifester et proposa à Marine Le Pen un débat sur la laïcité (...) » (p. 151).

Au total, la plus présente dans le roman (même si c’est le plus souvent en silence sur le petit écran, François ayant décidé de couper le son du téléviseur, et de se concentrer sur les images, essence contemporaine de la communication moderne), c’est Marine Le Pen dont l’apparition est multiple, et comme Ben Abbes, moins chargée que les autres – ce sont en fait les deux gagnants des élections (l’un est élu, l’autre devient cheffe de l’opposition, étant arrivée au second tour et ayant rassemblé sur son nom de nombreux électeurs du PS et de l’UMP) :

« Marine Le Pen contre-attaqua à midi trente. Vive et brushée de frais, filmée en légère contre-plongée devant l’Hôtel de Ville, elle était presque belle – ce qui contrastait nettement avec ses apparitions précédentes (...) » (pp. 109-110).

« Les mouvements de Marine Le Pen se faisaient plus vifs, elle assénait des coups de poing en l’air devant elle, à un moment elle écarta violemment les bras » (p. 111).

« Marine Le Pen avait depuis longtemps terminé son discours, mais il était au centre de tous les commentaires. J’appris ainsi que la leader nationale avait appelé pour mercredi à une manifestation immense qui remonterait les Champs-Elysées (…) » (p. 114).

« (…) A quatorze heures précises, le cortège, emmené par Marine Le Pen, s’engagea sur les Champs-Elysées en direction de l’Arc de Triomphe, où elle avait prévu de prononcer un discours à quinze heures (…) Une immense banderole barrait toute la largeur de l’avenue, portant l’inscription : « Nous sommes le peuple de France ». Sur de nombreux petits panneaux disséminés dans la foule était écrit, plus simplement : « Nous sommes chez nous » - c’était devenu le slogan, à la fois explicite et dénué d’agressivité exagérée, utilisée par les militants nationaux au cours de leurs rassemblements » (p. 120).

Pour autant, la candidate arrivée deuxième au second tour, ayant rassemblé largement à la fois à gauche et à droite, n’empêche pas l’élection du candidat islamiste modéré.

Le caractère « modéré » de tout islamisme politique est ici tout relatif et l’emploi du terme ironique. Les expériences du Maroc et de la Tunisie depuis 2011 sont exemplaires à cet égard. La limitation des libertés, la composition avec la charia se font jour dans ces pays, avec l’assentiment de la France, malgré quelques incidents diplomatiques (pendant toute l’année 2014, entre la France et le Maroc), de l’Europe et du monde.

L’Institut du Monde Arabe est devenu de fait « L’institut du Maroc » en France, et a joué un rôle de conciliateur et de médiation par la culture et la religion. A lire les programmes de l’IMA, il n’est question que du Maroc et la propagande, comme la fascination pour l’Islam (exposition récente sur le Hadji, le pèlerinage à la Mecque, en totale contradiction avec le principe de laïcité) est pleinement à l’oeuvre, donnant raison à la fiction de Houellebecq(17).

En miroir, l’Institut français du Maroc et ses treize sites continuent à programmer les « nuits du ramadan », en totale contradiction avec l’esprit de la laïcité française qui devrait pourtant prescrire une totale neutralité publique, dans le respect des différents cultes s’exerçant, au moins dans les établissements français, à titre exclusivement privé.

Par ailleurs la brochure « Rencontres et débats » de ce trimestre à l’IMA s’ouvre avec la présentation du livre(18) de Edwy Plenel qui n’hésite pas à affirmer que « Sous le poids d’un passé colonial jamais vraiment soldé, la question musulmane détient aujourd’hui la clef de notre rapport au monde et aux autres, selon qu’on la dénoue ou qu’on l’exacerbe, qu’on l’apaise par la raison ou qu’on l’agite par la passion »(19).

Soumission, comme les autres livres écrits dans le contexte actuel, participe également, indirectement et ironiquement, de la vague et de la vogue des romans orientalistes du XIXème siècle - impulsés par Goethe entre autres au début du siècle(20), qui commençait avec la conquête de l’Egypte par Bonaparte, puis par un Gérard de Nerval(21) en pleine vague romantique, jusqu’aux admirateurs du siècle dernier - et de l’expérience de la soumission à l’ « ombre chaude de l’Islam » chère à Isabelle Eberhardt(22). Souvent c’est la voix et la musique, signes d’extinction de la parole et de la pensée, qui fascinent et entraînent l’adhésion mystique et l’abandon de toute conscience, réflexion ou esprit critique :

« Cette musique monotone et triste bercera ma rêverie et surtout me dispensera de parler... ».

Et, plus loin :

« L’âme songeuse, insouciante et sensuelle des nomades monte en beaux chants sauvages, rauques parfois comme des cris de chats dans la nuit, et parfois sonne comme la musique la plus douce. Ce sont des ondes de passion et de sentiments qui vont mourir sur la grande plage du ciel, et leur mélancolie déborde aussi mon coeur. »(23)

L’islamologue et orientaliste français Louis Massignon ne dit pas autre chose :

« Le Coran n’est pas un code muet pour archives, mais un témoignage oral qui hurle quand on l’avale ».(24)

Jusqu’à Danielle Sallenave qui, après un voyage à Gaza en 1997, retrouve la fascination des voyageurs devenus « touristes », pour la voix du muezzin et la musique de l’islam. Elle finit par analyser, quant à elle, de façon critique cet engouement, avec en plus une intuition sur la nature de cet « appel » :

« Aucun Occidental ne peut y rester insensible ; quelque chose vient là de troublant, un écho dangereux des guerres saintes et en même temps une forme énigmatique d’apaisement (…). Soudain l’appel à la prière a retenti, vagues sonores se superposant au roulement répété des vagues (…). Jusque dans la voix du muezzin, je devinais la vigilance inquiète, l’appel au combat. L’éveil d’une grande communauté nullement pacifique. Et cependant, j’étais une nouvelle fois de ces Occidentaux sur qui l’islam produit régulièrement un effet de surprise et de choc »(25)

Le jésuite Paul Warren témoigne aussi d’un trouble et d’une fascination pour la parole du Coran :

« Je me suis approché en tremblant de cette langue qui avait pour moi une aura mystérieuse. J’entrais en langue arabe comme on entre en religion (…) Une parole arabe pure comme du cristal venait d’en haut pour purifier la langue des scories du quotidien. Toute la structure de la prière commune était conçue pour que les musulmans prennent réellement en bouche la parole du Coran. Le muezzin est invisible. Et il faut qu’il le soit. Car le Coran n’est pas une créature. C’est une voix sans tête ni corps qui profère les sourates incréées du Coran. C’est une voix off. Deux de ses caractéristiques m’ont toujours frappé : l’entrelacement des lettres et des mots des versets ; l’arrêt brutal suivi d’un silence après chaque verset. Les lettres psalmodiées s’enroulent sur elles-mêmes. Pas d’interstices entre elles. Quand les orants les entendent dans l’air ambiant, amplifiées par les haut-parleurs, on peut s’imaginer qu’ils les voient sculptées sur les frontons de leurs mosquées, peintes sur leurs étoffes et leurs métaux précieux. »(26)

La musique de l’islam fait taire (Isabelle Eberhardt) et réduit au silence le voyageur occidental, dérouté, pantois, mais finalement séduit. De même, François sera finalement réduit au silence de la page blanche à la fin du roman. Sa conversion est considérée par lui comme une « fin » (« Et puis ce sera fini ; je serais, dorénavant, un musulman », p.298), celle de la parole, mais aussi le début d’une deuxième vie, sans grand rapport avec la précédente » (p. 299).

Pour le narrateur de Soumission, l’attrait de l’islam se résume pourtant très trivialement aux « avantages physiques d’Aïcha » et aux « petits pâtés chauds de Malika » (dernier chapitre, p.296). Les charmes de l’orientalisme sont ici réduits à leur plus simple expression et à des considérations purement matérielles, bien loin du romantisme et de la réelle fascination des voyageurs des XIXème et XXème siècles :

« Les femmes musulmanes étaient dévouées et soumises, je pouvais compter làdessus, elles étaient élevées dans ce sens, et pour donner du plaisir au fond cela suffit ; quant à la cuisine je m’en foutais un peu, j’étais moins délicat que Huysmans sur ce chapitre, mais de toute façon elles recevaient une éducation appropriée, il devait bien être rare qu’on ne parvienne pas à en faire des ménagères au moins potables » (p.297).

De plus le mariage et la conversion de François facilitent une carrière universitaire qui sans cela n’aurait plus eu aucune issue. Les questions liées à l’érotisme et à la sexualité dans le monde arabo-musulman ont fait l’objet par ailleurs de plusieurs ouvrages récents.(27) On ne les évoquera pas, même si elles sont présentes constamment ici et pourraient placer Soumission dans la longue série des romans orientalistes. Pourtant, ce serait le seul roman de cette tradition dont la France est l’unique décor.

Le professeur Robert Rediger (qui évoque par la sonorité le professeur agrégé de philosophie Robert Redeker, menacé de mort sur internet par des intégristes islamistes – finalement condamnés en 2007 – suite à un article du Figaro(28) paru le 19 septembre 2006) devenu Ministre des Affaires Etrangères à la fin du roman, confie à François les secrets de l’Islam à partir d’un livre de vulgarisation qu’il vient d’écrire pour les profanes, Dix questions sur l’Islam Dans ce passage (pp. 260-261), Rediger reprend les thématiques déjà évoquées : l’orientalisme, ici de pacotille, le « kitsch » de l’appartement du professeur, se double de l’éloge de l’abandon (« Il se renversa dans son siège, et cette fois j’eus l’impression, pour la première fois depuis mon arrivée, d’un abandon réel ») et de la soumission :

« C’est la soumission » dit doucement Rediger. « L’idée renversante et simple, jamais exprimée auparavant avec cette force, que le sommet du bonheur humain réside dans la soumission la plus absolue (…) ».

C’est là qu’apparaît la fameuse phrase qui a fait couler beaucoup d’encre mais qui est placée dans la bouche d’un universitaire cynique, vulgarisateur de l’islam et auteur d’une sorte de « Que sais-je ? » promis à un succès d’édition (128 pages exactement) :

« (…) il y a pour moi un rapport entre l’absolue soumission de la femme à l’homme, telle que la décrit Histoire d’O, et la soumission de l’homme à Dieu, telle que l’envisage l’islam ».

Et plus loin : « Je ne conseille pas aux gens qui souhaitent approcher l’islam de commencer par la lecture du Coran (…) Je leur conseille plutôt d’écouter la lecture de sourates, et de les répéter, de ressentir leur respiration et leur souffle (…) le Coran est entièrement composé de rythmes, de rimes, de refrains, d’assonances. Il repose sur cette idée, l’idée de base de la poésie, d’une union de la sonorité et du sens, qui permet de dire le monde ».

On retrouve ici le rôle de la musique qui impose le silence et remplace la pensée, la réflexion par la croyance. Les universitaires renoncent à leurs études, à leur recherche savante et publient des livres de vulgarisation, plutôt courts (le narrateur précise le nombre de pages de son ouvrage et ironise : « 128 pages, et pas mal d’iconographie – essentiellement des reproductions d’art islamique ; en effet ça n’allait pas me prendre trop de temps »).

La fin du roman se précipite en effet rapidement vers la conversion et le mariage, avec des phrases plus courtes, des considérations réduites à leur plus simple expression, et le recours au conditionnel du futur cher à Gustave Flaubert. Le temps se concentre et comme un sablier, le roman se vide et le dernier chapitre reste entièrement au conditionnel exprimant le futur dans le passé, dans une ambiance et une suspension presque irréelles. Là encore, l’idée de conversion, d’abandon et de « soumission » à l’ « islam » (ce qui est une tautologie) est associée de nouveau dans la littérature à l’« ombre chaude de l’Islam » et à la séance de purification du corps au hammam, suivie immédiatement par la conversion proprement dite.(29)

L’allusion consciente ou inconsciente à un orientalisme de bazar rappelle les textes évoqués précédemment. Le passage n’est pas sans évoquer Flaubert, avec en particulier la contradiction et les incohérences voulues entre les « sources », les « déserts » et les « forêts vierges », témoignant du trouble du narrateur, qui est aussi celui de Madame Bovary ou de la Félicité d’Un Coeur simple, devant le sacré. Le contraste entre la conversion proprement dite (la simple prononciation d’une courte phrase sur l’unicité d’un seul Dieu et d’un seul prophète en présence de deux témoins) et la « réception à la Sorbonne » qui « serait beaucoup plus longue » est révélateur, si l’on peut dire, de l’opposition entre la profession de foi et le monde universitaire, plus long et solennel (discours d’intronisation, discours de réponse puis cocktail qui « se prolongerait fort tard »).

La parution par François de Huysmans dans la prestigieuse collection de la « Pléiade » couronne sa carrière de spécialiste, et en même temps y met fin. La croyance et la foi supposée ont en effet remplacé la pensée, la réflexion. L’abandon de l’individu à la communauté des croyants, l’umma, a fait disparaître l’autonomie et la pensée critique du personnage. Houellebecq a bien compris la culture musulmane est reste sur ce sujet plus ambigu et complexe qu’on a bien voulu le dire. Un récent entretien de Malek Chebel – comme toute son oeuvre d’ailleurs – permet de mieux comprendre Soumission et ses ressorts romanesques.(30)

La dernière phrase de Soumission fait figure de testament, en haut de la page 300, laissant le reste de la page blanche, celle des déserts immaculés, celle du silence et de l’abandon, - volonté de l’écrivain, évidente, imposée à son éditeur, de placer cet octosyllabe en tête de la dernière page, totalement vide sous ce dernier vers -, celle de la fin de la pensée et finalement de l’écriture :

« Je n’aurais rien à regretter. »

La vision eschatologique du roman fait partie des constantes de l’écrivain. La fin de tout est inscrite dans chacun des plans des grands romans, depuis Extension du domaine de la lutte, Les particules élémentaires et Plateforme jusqu’à La possibilité d’une île ou La carte et le territoire : fin de l’amour et du couple, fin de l’art contemporain, fin de la civilisation judéo-chrétienne, fin de l’économie et du marché(31)…

Une lettre à l’auteur de cet article évoque cette obsession de l’après, du devenir de l’écrit, du papier lui-même, en somme de la mort(32).

La seule scène qui met en scène la mort violente se situe au milieu du roman, en province, au coeur du Quercy. Les morts sont présentées de façon détachée, presque cynique, pour ceux des deux camps en présence. Le narrateur François découvre une scène presque irréelle, surexposée, fantastique, « comme dans un mauvais rêve »(33). La mort est mise à distance, et devient abstraite(34). Elle n’apparaîtra plus, excepté au moment de la mort du père, plus tard dans le roman. De nombreuses expressions eschatologiques émaillent par ailleurs le récit tout au long du livre.(35) Les derniers mots de la page 300 se replacent dans une vision presque nihiliste des choses.

Espérons pour autant que ceux-ci ne soient pas les derniers, pour François comme pour Michel.

Jerome Alexandre

  Quellen:

1.)   Stefano Allievi (citant un converti), Les Convertis à l’islam, L’Harmattan, 1999, cité par Martine Gozlan, Le Désir d’Islam, Grasset, 2005 ; Poche, 2008 (p. 30).

2.)   En Allemagne, le livre, traduit sous le titre Unterwerfung (Dumont Buchverlag), a connu un succès historique de librairie dès sa sortie (numéro 1 des ventes comme du reste en France et en Italie), et des critiques unanimes. Il faut dire que Houellebecq fait l’objet de cours, d’études, de recherches et même de thèses (citons celle, publiée, de Christian van Treek, La réception de Michel Houellebecq dans les pays germanophones, Peter Lang, 2014). Ses romans sont adaptés à l’écran, à la scène et à la radio. Cf. lexpansion.lexpress.fr, 19 janvier 2015. En Italie, Sottomissione (Bompiani), a détrôné le dernier livre de Umberto Eco (Le Monde.fr, 10 février 2015). En France, « L’unité de l’oeuvre de Houellebecq » a fait l’objet d’un colloque à Aix-en-Provence (mai 2012) en présence de l’écrivain.

3.)   François, professeur de littérature à la Sorbonne, spécialiste de Huysmans, sent venir la fin de sa vie sexuelle et sentimentale, avec la solitude comme seule issue. Le début du roman décrit des affrontements réguliers entre jeunes identitaires et jeunes salafistes : les media ne diffusent plus les informations. Le pays est au bord de la guerre civile. L'élection présidentielle de 2022 porte au pouvoir un leader charismatique. Après s’être hissé au second tour, Mohammed Ben Abbes, chef de la « Fraternité musulmane », réussit à être élu, grâce à l’union et au soutien des partis politiques traditionnels face au Front National. Parmi les changements provoqués par cette élection, la France est pacifiée, des universités sont privatisées et islamisées, les professeurs doivent être musulmans pour pouvoir enseigner, la polygamie est légalisée, les femmes n'ont plus le droit de travailler - ce qui fait fondre le chômage - et doivent s'habiller d'une manière « non-désirable » conformément à la charia. Grâce au soutien d'un ministre, François désormais polygame retrouve le chemin du bonheur conjugal et récupère un poste, au prix d'une conversion à l’islam.

4.)   « Pur chef-d’oeuvre houellebecquien » ; « Un style désormais parfait » ; « Et la mysoginie, le machisme ? Aucune importance, c’est un roman... » ; « Et la raillerie implicite de l’Islam ? Elle n’existe pas » ; « Encore un magnifique roman. Encore un coup de maître ». Bernard Maris, in « La conversion de Michel », Charlie-Hebdo, n° 1177 du 7 janvier 2015. Parmi d’autres critiques positives du livre, celle de l'écrivain Emmanuel Carrère qui voit dans Soumission « un roman d’une extraordinaire consistance romanesque » et considère que Michel Houellebecq, dont « les anticipations [...] appartiennent à la même famille » que 1984 de Georges Orwell et Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley s'avère être « un romancier plus puissant qu'eux ». Le journaliste Michel de Cessole estime, dans Valeurs actuelles, qu'« un écrivain (...) est quelqu'un pour qui la littérature ne fournit pas des réponses mais excelle à formuler les questions que se pose l'époque » et pense que « c'est ce que fait, avec talent et efficacité, l'auteur de Soumission, que l'on voudrait condamner comme une Cassandre ». Dans le même article, le journaliste se livre à un parallèle avec le roman de Jean Raspail, Le camp des saints, paru en 1973 : « Pour sa part, Michel Houellebecq, dont le livre apparaît comme le pendant contemporain d'un autre roman scandaleux et prophétique, Le camp des saints, de Jean Raspail, se défend d'avoir cherché la provocation : « Je ne peux pas dire que c'est une provocation dans la mesure où je ne dis pas des choses que je pense fondamentalement fausses, juste pour énerver ». Jean Raspail, à propos du livre de Michel Houellebecq a récemment déclaré qu’il ne pourrait faire paraître Le camp des saints aujourd’hui, sans risquer pour sa vie.

5.)   Bernard Maris, Houellebecq économiste, Flammarion, 2015.

6.) L’identité malheureuse, Stock, 2013.

7.) La France périphérique, Flammarion, 2015.

8.) Extension du domaine de la lutte (Maurice Nadeau, 1994), Les particules élémentaires (Flammarion, 1998) , Plateforme (Flammarion, 2001), La possibilité d’une île (Flammarion, 2005), La carte et le territoire(Flammarion, 2010).

9.)   « Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s’engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l’enseignement, il s’attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu’à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve ».

10.)   La légende de Charles Martel, maire du Palais et grand-père de Charlemagne, fondant la ville autour de son église dédiée à Saint Maur, soit pour commémorer une bataille gagnée contre les Sarrazins, soit dans le cadre de son conflit avec Eudes, duc d’Aquitaine, ne semble être qu'un conte érigé pour asseoir la fierté des Martelais quand on généralisa les armes parlantes au XIIIe siècle, même si certains historiens avancent qu'Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrières de Narbonne, et que, poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à Loupchat, à trois kilomètres du centre actuel de Martel, en 733. Selon certains auteurs, c'est à la suite de cette victoire que Charles fut surnommé Martel (qui en ancien français et en occitan signifie « marteau »), puisqu'il avait violemment écrasé les troupes musulmanes, tel un marteau - le « marteau d'armes » étant aussi une arme de combat. Martel n'ayant été fondée qu'au XIe siècle, la relation directe entre la création de la cité et le maire du palais ne semble donc pas évidente. Il pourrait en être autrement pour le nom de la cité, les légendes des origines, même infondées, étant très fréquentes au Moyen Age, mais là encore rien de certain (source : Wikipédia).

11.)   Nicolas Sarkozy, La République, les Religions, l’Espérance, Cerf, 2004.

12.)   « C’est un séisme » (…). Le Front national arrivait largement en tête, avec 34,1 % des suffrages ; ça c’était presque normal, c’est ce que tous les sondages annonçaient depuis des mois, la candidate d’extrême-droite avait juste légèrement progressé pendant les dernières semaines de campagne. Mais derrière elle le candidat du Parti socialiste, avec 21,8 %, et celui de la Fraternité musulmane, avec 21,7 %, étaient au coude à coude, ils étaient séparés par si peu de voix que la situation pouvait basculer, allait même forcément basculer à plusieurs reprises au cours de la soirée, à mesure que seraient connus les résultats des bureaux de vote des grandes villes et de Paris. Avec 12,1 % des voix, le candidat de droite était définitivement hors course (Soumission, p. 75).

13.)   Entretien accordé au Grand Journal de Canal+ le 12 janvier 2015, dernier entretien avant la décision par l’auteur et l’éditeur de la suspension de la promotion du livre, suite aux événements des 7, 8 et 9 janvier.

14.) La Croix, 13 avril 2007 ; www.bayrou.fr

15.)   La peur, un des ressorts de la grande manifestation du 11 janvier et des réactions officielles aux attentats parisiens de janvier, n’est mentionnée comme telle, et tardivement que par l’éditorial de Riss dans Charlie-Hebdo n°1180 du 4 mars 2015 (p.3) : « Le non-dit de ce débat, c’est que derrière le mot de « réforme » s’en cache un autre : la trouille. La trouille grandissante dans les têtes de voir triompher un islam politique qui défie les valeurs de la démocratie au point d’entraîner les esprits faibles sur la voie du fanatisme et du terrorisme. Qui trouvera la formule magique pour décanter le bon cholestérol du mauvais cholestérol, le bon islam, soluble dans la démocratie, du mauvais islam, qui veut faire disparaître tout ce qui ne lui ressemble pas ? » (…) « Ce projet gouvernemental va devoir affronter un problème plus délicat ; celui de l’incurie des responsables du culte musulman en France. Idéalement, ce sont les musulmans eux-mêmes, qui auraient dû trouver les solutions pour réformer et moderniser leur religion. Mais l’Etat est une fois de plus obligé de s’y coller, et c’est un peu la honte pour tous ces responsables religieux, incapables d’être à la hauteur des enjeux. On s’en est déjà aperçu depuis longtemps. »

16.) Le Monde, 26 février 2015.

17.)   Par exemple en page 63 de la luxueuse brochure Infomag sur le Maroc contemporain, le « Jeudi de l’IMA » consacré au « Fait religieux au Maroc » (19 mars 2015), ont peut lire : « Malgré l’arrivée d’un gouvernement de sensibilité islamiste au pouvoir, le Maroc est resté à l’abri des dérives intégristes. La figure tutélaire du roi, facteur d’ordre et de régulation du politique et du religieux, reste un recours et un référent. Dans ce travail de régulation, le souverain est allé jusqu’à interdire aux oulémas et autres responsables religieux de faire de la politique » (sic). On peut mettre cette dernière phrase en parallèle mais en contradiction avec la citation de l’Ayatollah Khomeyni en exergue de la cinquième partie de Soumission : « Si l’islam n’est pas politique, il n’est rien ». (V, p.223).

18.)   Edwy Plenel, Pour les Musulmans, La Découverte, 2014.

19.) Rencontres et débats, Institut du monde arabe, sept. 2014 / mars 2015, page 4, « Jeudis de l’IMA ».

20.)   Goethe, Le Divan occidental-oriental [West-östlicher Divan] publié en 1827, un siècle après la tradition nettement plus hostile et méfiante d’un Voltaire dans Le Fanatisme, ou Mahomet le Prophète (1736).

21.)   Gérard de Nerval, Le Voyage en Orient (1851), mais aussi Chateaubriand, Flaubert, Lamartine, Rimbaud, Nodier, Gautier, Gobineau, puis Loti, Genet, Gide, et bien d’autres « amoureux » de l’Orient, sans compter les peintres, de Delacroix à Chassériau et Dinet (converti, et disparu en 2014).

22.) Dans l'ombre chaude de l'Islam, par Isabelle Eberhardt et Victor Barrucand Fasquelle, 1921, rééd. Actes Sud, 1996.

23.)   Ibid., chapitre « Eloignement », p.5, et chapitre « Pour tuer le temps », p.51.

24.)   Cité par Vincent Monteil, in Le Linceul de feu, Vegapress, 1987.

25.)   Danielle Sallenave, Dieu.com, Gallimard, 2004, citée par Martine Gozlan, op. cit

26.)   Cité par Stefano Allievi, Les Convertis à l’islam, L’Harmattan, 1999.

27.)   Malek Chebel, L'inconscient de l'islam : Réflexions sur l'interdit, la faute et la transgression, CNRS, 2015 ; L’Erotisme arabe, Bouquins, 2014 ; Le Kama-sutra arabe, 2000 ans de littérature érotique en Orient, Pauvert, 2006 ; Dictionnaire Amoureux de l’islam, Plon, 2004.
Martine Gozlan, Le Sexe d’Allah, Des mille et une nuits aux mille et une morts, Grasset, 2004. Abdelhak Serhane, L’amour circoncis, Paris-Méditerranée, 2001.

28.)   Il y écrit entre autres : « L'islam essaie d'imposer à l'Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d'un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l’école, accusation d'islamophobie contre les esprits libres ».

29.)   « La cérémonie de la conversion, en elle-même, serait très simple ; elle se déroulerait probablement à la grande mosquée de Paris, c’était plus pratique pour tout le monde (…). Dans la matinée, le hammam me serait spécialement ouvert, il était d’ordinaire fermé aux hommes ; vêtu d’un peignoir, je traverserais de longs couloirs aux colonnades surmontées d’arches, aux murs ornés de mosaïques d’une finesse extrême ; puis, dans une salle plus petite, ornée elle aussi de mosaïques raffinées, baignée d’un éclairage bleuté, je laisserais l’eau tiède couler longuement, très longuement, sur mon corps, jusqu’à ce que mon corps soit purifié. Je me rhabillerais ensuite, j’aurais prévu des vêtements neufs ; puis j’entrerais dans la grande salle, dédiée au culte. Le silence se ferait autour de moi. Des images de constellations, de supernovas, de nébuleuses spirales me traverseraient l’esprit ; des images de sources aussi, de déserts minéraux et inviolés, de grandes forêts presque vierges ; peu à peu je me pénétrerais de la grandeur de l’ordre cosmique (…). » (dernier chapitre, pp. 297-298).

30.)   « Il n’y a pas de concept d’individu chez les Musulmans. Ils se perçoivent comme une communauté unie à travers un seul dogme, même s’ils ne s’aiment pas entre eux (...) Le musulman se comporte comme l’enfant qui n’accède pas au stade du « je » : il est toujours dans une fusion complète avec sa mère et, donc, avec sa religion. C’est très tribal (…) Il faudrait expliquer aux Musulmans que nous sommes des êtres humains et qu’on a le droit de se moquer de nous-mêmes, y compris de nos figures saintes. Cela implique de séparer la religion de la politique. Certains ont déjà tenté de le faire. ». « Djihadiste et musulman sur le divan », entretien avec Gérard Bonnet et Malek Chebel, in Charlie-Hebdo n° 1179 du 25 février 2015.

31.)   Le nihilisme économique qui traverse l’oeuvre de Houellebecq (épuisement d’un « capitalisme à l’agonie », fin de l’humanisme des Lumières et non-sens des nouvelles lois de l’offre et de la demande) est bien évoqué par Bernard Maris dans son dernier ouvrage où il convoque Marshall, Schumpeter, Keynes, Marx, Fourier, Malthus et Maynard pour interpréter à sa façon les grands romans de l’écrivain (Houellebecq économiste, Flammarion, 2015). « Oncle Bernard » clôt son livre par une vision désespérée proche de celle de son ami : « Rien. Rien ne vous sauvera. (…) Votre vie n’a pas plus de valeur que celle d’une portée de chats promis à la noyade (…) » (p. 148).

32.)   « A priori (…), j’ai tendance à me dire que je ne reviendrai jamais. Il y a un moment où la vie doit ressembler à une interminable journée d’adieux. Pourtant, cela finit – effectivement – par se terminer. Il est possible que ces lignes me survivent, dès qu’on a écrit – si peu que ce soit – on prend le risque. Quel être se penchera sur ces lignes ? Dans l’immédiat, d’autres lecteurs. Ensuite, on ne sait pas ; le papier peut être solide. Ayez une pensée pour un être qui a essayé de vivre vers la fin des années 1990. Un être humain ». Michel Houellebecq, lettre inédite du 18 octobre 1999 à Jerome Alexandre.

33.)   4ème page de couverture.

34.)   « Je découvris la caissière gisant sur le sol dans une mare de sang, ses bras serrés sur sa poitrine dans une dérisoire geste de protection » (p. 129) ; « (…) deux jeunes Maghrébins, vêtus de l’uniforme typique des banlieues, avaient été abattus (…) ils étaient indiscutablement morts » (p. 130).

35.)   « (…) en quoi une vie a-t-elle besoin d’être justifiée ? » (p. 47) ; « En attendant la mort (…), p. 50, etc.


 

Buch-Rezension:

M. Baigent und R. Leigh

Als die Kirche Gott verriet

Wir fanden einen gut recherchierten Bericht über die Massenmorde und andere Gräueltaten der Inquisition, über deren Hintergründe und deren Fortbestand als "Kongregation für die Glaubenslehre" bis heute. Alter heidnischer Aberglaube über "bösen Blick" und andere Hexerei wurde 1484 vom Papst zur Wirklichkeit und damit zur Häresie erklärt und der Inquisition "fachlich" zugeordnet.

Es gibt Zahlenangaben über den Umfang des Terrors sowie Beschreibungen des unglaublich sadistischen Vorgehens gegen wehrlose Frauen. Der sogenannte "Hexenhammer" als Ausdruck der Hirngespinste, die den Kirchenmännern mit der verordneten Ehelosigkeit als perverse Tagträume erscheinen mussten, wird teilweise erläutert. Danach ist man erst mal sprachlos und verzweifelt an der Menschheit.

Das Buch ist unverdächtig zu übertreiben, weil es der Kirche wohlgesonnen ist. Die Verbrechen werden als "Entgleisung" einer an sich guten und menschenfreundlichen christlichen Kirche betrachtete. Solche Logik ist uns zwar total unverständlich, aber das Buch ist trotzdem sachlich und sehr lesenswert geschrieben.

Bemerkenswert ein Kapitel über die Umtriebe des Herrn Ratzinger bereits vor seiner Wahl zum Papst: "Der Kardinal Josef Ratzinger ist der Großinquisitor unserer Zeit, der augenblicklich amtierende Präfekt der Kongregation für die Glaubenslehre" (Zitat).

Gustav-Lübbe-Verlag 2000 (Übersetzung aus dem Englischen)

ISBN 3-404-64183-3

Gelesen von Ingrid und Hannes Tieze



 

Der Kommentar
Der Papst in Deutschland
Eine Nachbetrachtung

Die Rede Papst Benedikt XVI. hat in Politik und Medien weitgehenden Zuspruch gefunden. Bei genauerer Betrachtung seiner Rede wird dies aber immer unverständlicher.

Eines vorweg: Der Papst kann seine Leute besuchen, wann und wo er will. Allerdings müssen diese Leute dann auch die Reise bezahlen. Der Besuch kostete aber allein den deutschen Steuerzahler – zwei Drittel davon sind nicht katholisch – an die 25 Millionen Euro. Benedikt kam nicht als Staatsmann, wie er selbst feststellte, sondern als Vertreter der autoritären, undemokratischen katholischen Kirche. In Staatsräumen wie dem Bundestag ist die Rede eines Religionsführers deplaziert. Ein Empfang wie der des Dalai Lama hätte gereicht.

Zur Rede: Sie klingt in einigen Passagen überzeugend; z. B. wenn er sagt: „Die Politik muss Mühen um Gerechtigkeit sein.“ Oder „Nimm das Recht weg ... und der Staat ist nur noch eine große Räuberbande.“ Oder „Der Mensch kann die Welt zerstören.“ Er sagt aber nicht, dass der Mensch die Welt auch erhalten und weiter entwickeln kann. Hier scheinen Pessimismus und Angst durch; die „Rettung“ kommt nach katholischer Auffassung nur von Gott, vermittelt über die autokratische katholische Kirche.

Sehr positiv, wenn ernst gemeint, ist die Forderung nach einer Befreiung der Kirche von „...materiellen und politischen ... Privilegien“, also von Vorrechten, die in Deutschland immer noch erheblich und teuer sind. Man denke nur an die staatliche Einziehung der Kirchensteuer, an die staatliche Finanzierung der Bischöfe, an die Privilegien im Hochschulbereich, im Militär- und Justizwesen, die staatliche Finanzierung von kirchlichen Kindergärten, der Caritas usw.

Zu den von allen Bundestagsparteien erwünschten Inhalten, etwa wie es mit Europa weiter gehen soll, zum Terrorismus, zur Sozial-, Entwicklungs-, Wirtschafts- und Finanzpolitik, zu Rüstungsexporten usw. sagte der Papst – nichts.

Hauptanliegen des Papstes war die Verteidigung eines „Naturrechts“, das angeblich von Gott gegeben sei und „über“ den von Menschen gemachten Rechtssystemen stehe. Aus ihm heraus, also aus, wie die Kirche interpretiert, von Gott gesetzte Naturrecht hätten sich etwa die Menschenrechte und andere Grundrechte abgeleitet, wie sie z. B. im Grundgesetz stehen. Dies ist aber grundfalsch. Wie auch der Papst wissen muss, wurden diese Rechte im Laufe der letzten Jahrhunderte von weltlichen Humanisten und Aufklärern erdacht, gegen den erbitterten Widerstand der Kirche erstritten und schließlich nach und nach in die Rechtssysteme der europäischen Länder und vieler Länder in der Welt sowie in die UN-Charta eingebaut.

Der schillernde Begriff des Naturrechts wird seit mehr als zweitausend Jahren immer wieder anders verstanden. Die katholische Kirche und mit ihr der Papst leiten daraus in, wie immer, diktatorischer Weise Standpunkte wie die Ächtung der Homosexualität oder die Ungleichbehandlung der Frau ab. Alle gesetzlichen Entwicklungen, die im letzten halben Jahrhundert z. B. in Deutschland zur freieren Sexualmoral, zur Homosexualität, zur Gleichstellung der Frau, zu Schwangerschaftsabbruch u. v. m. erlassen wurden, widersprechen nach Ansicht des Papstes dem Naturrecht und geißelt er deshalb als Abgleiten in eine Kulturlosigkeit in Europa. Ein starkes Stück, das offenbar weder von den meisten Politikern noch von den meisten Medien erkannt wurde.

Die Äußerungen des Papstes während seines Deutschlandbesuches können nur verstanden werden, wenn man um das starr dogmatische Grundprinzip der katholischen Kirche weiß und um die Angst, dass dieses Prinzip zusammen bricht, wenn man daran rüttelt – und damit auch die außerordentliche Macht dieser Kirche.

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Nachtrag:

In Freiburg versammelten sich ca. 30.000 meist junge Menschen unter dreißig Jahren zu einem „Gebetsvigil“ mit dem Papst, obwohl laut einer „Shell-Jugendstudie“ nur noch 23 % der Zwölf- bis 25-jährigen an Gott glauben, im Westen; im Osten viel weniger. Interessant war, dass bei einer Abstimmung unter diesen Leuten vor dem Gebet auf die Frage: „Orientiert ihr euch in euerer Lebensführung an der Meinung des Papstes?“ eine überwältigende Mehrheit mit „Rot“, also mit „Nein“ abstimmte. Trotzdem lauschten sie, innig berührt, den Worten des Papstes.

Ein Widerspruch? Logisch gesehen ja; aber er zeigt auf, dass junge Menschen – und nicht nur sie – gefühlsmäßig angesprochen werden wollen, dass sie sich begeistern wollen, sei es in Woodstock, bei einem Rock-, Pop-, Klassikkonzert, von Politikern wie Willy Brandt oder Mahatma Gandhi, aber auch von selbst ernannten Messiassen, wie die USA zeigen – oder eben vom Papst. Dies gelingt der katholischen Kirche nun schon seit vielen Jahrhunderten. Dies auch bei freigeistigen Vereinigungen zu organisieren ist eine noch zu lösende Aufgabe.

 

Rainer Hamp

 

Wer schrieb die Bibel ?

Das ist doch merkwürdig. Von fast allen Büchern kennt man den Autor. Dies gilt allerdings nicht für die Bücher, die anonym erscheinen mussten, weil ihre Autoren von der Verfolgung durch Kirche und weltliche Machthaber bedroht waren.

Aber die Bibel ? Wer schrieb eigentlich die Bibel, von welcher die Kirchen voller Genugtuung berichten, dass es das am meisten gedruckte Buch der Welt sei ?
(Aber vielleicht doch nicht das am meisten gelesene ?).

Lange Zeit galt es als ausgemacht, dass die Bibel von Gott gegeben sei und wer etwas anderes sagte, musste mit dem Schlimmsten rechnen.

Allerdings gab es schon sehr früh auch die Überlieferung, dass Moses eben der Urheber der fünf Bücher Mose sei, das Buch der Klagelieder wurde dem Propheten Jeremias und die Hälfte aller Psalmen dem König David zugeschrieben.

Die kritische Bibelforschung hat jedoch zur Frage der Urheberschaft der Bibel in den letzten 200 Jahren bedeutende Erkenntnisse gewonnen, die uns einen Blick hinter die Kulissen erlauben. So können wir heute erkennen, dass bei der Abfassung der ersten Bücher der Bibel auch die politischen und priesterlichen Interessen der damaligen Zeit eine große Rolle gespielt haben.

Die folgenden Auszüge aus dem Buch von Richard Elliott Friedmann : „Wer schrieb die Bibel“ ? (Anaconda Verlag, 2007) fassen die Ergebnisse der modernen Bibelforschung wie folgt zusammen:

Die fünf Bücher Mose : 1) Genesis, 2) Exodus, 3) Levitikus, 4) Numeri und5) Deuteronomium haben verschiedene Autoren und sie wurden zu verschiedenen Zeiten geschrieben.

Die jüdische und die christliche Tradition hat die „Thora“ (hebr. = „Vorschrift“), bzw. das „Pentateuch“ (grch. = „fünf Schriftrollen“) dagegen Moses selbst zugeschrieben, obwohl dies aus den Texten nirgendwo hervorgeht.

Schon früh fand man jedoch erste Widersprüche im Text selbst, vor allem in Form der sogenannten Dupletten, das sind Ereignisse, die merkwürdigerweise gleich zweimal erzählt werden:

·        Ereignisse werden in einer bestimmten zeitlichen Reihenfolge geschildert an anderer Stelle die gleichen Ereignisse aber in anderer Abfolge.

·        Einmal heißt es, eine bestimmte Sache sei zweimal vorhanden, dann wieder vierzehnmal.

·        Einmal heißt es, die Moabiter seien für eine Aktion verantwortlich, an anderer Stelle waren es die Midianiter.

·        Dann begibt sich Moses zur Stiftshütte, bevor diese überhaupt errichtet worden war.

·        Es werden auch Dinge berichtet, von denen Moses gar nichts gewusst haben konnte und auch von Orten, an denen er niemals gewesen ist.

·        Und schließlich wird sogar von Moses Tod berichtet, was wohl wirklich nicht von ihm stammen kann.

Lange wurden Zweifel an der Autorenschaft von Moses mit dem Argument zurückgewiesen, Moses sei eben ein Prophet und dem sei eben alles möglich.

Doch bereits im 11. Jh. wies Isaak ibn Yashush in Spanien darauf hin, dass eine inI. Moses 36 erscheinende Liste edomitischer Herrscher die Namen von Königen enthielt, die erst lange nach Moses Tod gelebt hätten. Das trug ihm den Spottnamen „Isaak der Tölpel“ ein.

Der erste der aussprach, dass Moses den größten Teil des Pentateuch nicht geschrieben hat, war der englische Philosoph Thomas Hobbes im 17. Jahrhundert.

Alle Bücher, die dies im Laufe der Zeit behaupteten, wie der Philosoph Spinoza, kamen auf den Index und ihre Verfasser wurden verfolgt.

Heute wissen wir, dass die fünf Bücher Mose eine Zusammenfassung von mehreren noch älteren Quellen darstellen. Dies zeigt sich besonders deutlich an den Dubletten, wenn die gleiche Geschichte zweimal erzählt wird, wie nämlich:

·        Die Erschaffung der Welt

·        Der Bund zwischen Gott und Abraham

·        Die Namensgebung von Abrahams Sohn Isaak

·        Abraham gibt sein Weib Sarah als seine Schwester aus

·        Die Reise von Isaaks Sohn Jakob nach Mesopotamien

·        Die Geschichte von der Himmelsleiter

·        Wie Gott Jakob den Namen Israel gab

·        Wie Mose aus dem Felsen Wasser schlug

Besonders aufschlussreich aber ist, dass Gott in der einen Dublette konstant immer als Jahwe (Jehova), in der anderen Dublette ebenso konstant als Elohim (hebr. Gott) bezeichnet wird. Das wird in der jeweiligen Dublette konstant durchgehalten.In der einen Schöpfungsgeschichte nach der Quelle „J“ heißt Gott 11mal Jahwe und in der anderen Schöpfungsgeschichte nach der Quelle „E“ 35mal Elohim.

Hieraus muss man zwingend die Schlussfolgerung ziehen, dass jemand zwei verschiedene Quellendokumente genommen hat, sie zerlegt und dann in Form einer einzigen, fortlaufenden Erzählung wieder zusammengefügt hat. Beide Quellen müssten von Verfassern stammen, die nach Moses gelebt haben.

Aber es kommt noch besser. Anfang des 19. Jh. entdeckte man nämlich, dass es nicht nur zwei Quellen gab, sondern sogar vier. Zunächst stellte sich heraus, dass es nicht nur viele Dubletten gab, sondern sogar mehrere Tripletten. Dazu kam, dass ein junger Doktorand nachwies, dass sich das 5. Buch Mose sprachlich in verblüffender Weise von den übrigen vier Büchern unterschied: dieses musste daher eine separate 4. Quelle sein.

Die Wissenschaft kennt heute also vier Quellen, die sie wie folgt bezeichnet:

J = Jahwe /Jehova     =  älteste Version mit Zügen einer Natur-
…………………………… und Fruchtbarkeitsreligion

E = Elohim                   =  frühe, darauf folgende Entwicklungsphase

D = Deuteronomium = (nur 5. Buch Mose), später als J und E, früher als P.

P                                    =  behandelt Priester und ihre Gesetze, letztes Stadium

Wer aber waren die vier Autoren, fragt Richard E. Friedmann ? Wann haben sie gelebt ? Warum haben sie geschrieben ? Und wer war schließlich der Redakteur, der die verschiedenen Texte zu einer fortlaufenden Geschichte zusammengefasst hat ?

Die Antwort auf diese Fragen ist in der jüdischen Geschichte zu finden.

Für das Volk der Israeliten gibt es gesicherte Überlieferungen erst ab dem 12. Jahrhundert.

Von größter Bedeutung ist, dass es in der folgenden Zeit 200 Jahre lang zwei Königreiche nebeneinander gab: Israel im Norden und Juda im Süden.

Hinzu kommt, dass die Priester immer aus dem Stamm Levi kamen und dass diese Priesterschaft erblich war. Der König war stets auf die Unterstützung durch die Priester und Propheten angewiesen, ohne deren religiöse Legimitation und Zustimmung konnte er weder ins Amt gelangen noch sich darin halten.

Diese politischen Gegebenheiten und die daraus resultierenden Konflikte waren für die Entstehung der Bibel entscheidend und sie spiegeln sich in ihr wieder.

So wurde unter David je ein oberster Rabbiner aus dem Süden und einer aus dem Norden eingesetzt, um beide bisher getrennte Bevölkerungsteile zu befrieden, und zwar jeweils einer aus den Abkömmlingen von Moses und von Aaron.

Dies bildet die Grundlage für viele Gegensätzlichkeiten und Parteinahmen, die uns in den verschiedenen Teilen der 5 Bücher Mose entgegentreten.

Nach Salomons Tod kam es zu der politischen Zweiteilung des Landes:sein Sohn Rehabeam herrschte über Judäa im Süden, sein Widersacher Jerobeam über Israel im Norden mit der Hauptstadt Sichem.

In den 200 Jahren, in denen die beiden Königreiche nebeneinander bestanden, lebten zwei der Autoren, die an den 5 Büchern Moses geschrieben haben. Jeder verfasste seine eigene Version der Geschichte seines eigenen Volkes.

Der Verfasser von J stammt aus Judäa (Süden) und der Verfasser von E aus Israel (Norden). Wenn wir die Jahwe-Geschichten von den Elohim-Geschichten trennen, dann gibt es zwei zusammenhängende Erzählungen, mit unterschiedlichen und gegensätzlichen politischen Aussagen, welche die Interessen des jeweiligen Landesteiles widerspiegeln.

E zeigt ein besonderes Interesse an König Jerobeam und dessen Politik. Neben vielen anderen bezeichnenden Details streicht er die Rolle von Moses besonders hervor, ganz im Gegensatz zu J.

E dürfte daher ein levitischer Priester aus Israel (Norden) gewesen sein, wahrscheinlich aus Silo, der möglicherweise von Moses abstammte.

Eine Opposition gegen Israel ergibt sich andererseits bei J, wenn es in dessen Version der Gebote heißt:

„Du sollst Dir keine gegossenen Götter machen“.

Wie das ? --Die goldenen Kälber im Tempel von König Jerobeam im Norden waren gegossen, die goldenen Cherubim mit gleicher religiöser Funktion im Süden bestanden aus vergoldetem Olivenholz. J aus dem Süden polemisiert gegen den Norden. J beschäftigt sich zudem ausführlich mit der Geschichte Judas, mit Davids Familie. J stammt vom judäischen Hof.

Daher zwei doch ähnliche Geschichten: E-Geschichten konnten nicht in Judäa und J-Geschichten nicht in Israel willkommen sein.

Wahrscheinlich bestand die eine Version zuerst und die Gegenpartei hat sie ihren Zwecken angepasst.

Die Forschung hat aufgrund solcher Geschichtsbetrachtungen herausgefunden, dass der Verfasser J in Judäa in der Zeit zwischen 848-722 v. Chr. lebte und dass der Verfasser E seine Version in Israel in der Zeit von 922-722 v. Chr. schrieb.

Nun könnte man die Frage stellen, weshalb wurde nicht einer der beiden Texte einfach weggelassen ? Wahrscheinlich waren aber beide Texte so bekannt, meint Friedmann, dass ein Weglassen des einen oder des anderen nicht akzeptiert worden wäre. Wahrscheinlich spiegelt die Vereinigung der beiden Texte zugleich die Wiedervereinigung der beiden Gesellschaften nach 200 Jahren wider.

Von der Quelle P hat man herausgefunden, dass diese aus Judäa stammt, wahrscheinlich aus Jerusalem. Der Verfasser dürfte ein aaronitischer Priester gewesen sein, der zwischen 722-609 v. Chr lebte, zur Zeit des Königs Hiskia.

Ganz anders die Quelle D. Stets spielten große historische Krisen beim Entstehen der Bibel eine besondere Rolle. So das Jahr 722 v. Chr. mit dem Fall Israels durch die Assyrer und das Jahr 587 v. Chr. mit dem Fall Judäas durch Nebukadnezar und der Niederbrennung von Jerusalem.

Das Buch Deuteronomium wurde angeblich auf geheimnisvolle Weise im Tempel aufgefunden, aber die Wissenschaft hat nachgewiesen, dass es kurz zuvor geschrieben wurde. Es sollte die Religionsreform von König Josia rechtfertigen. Die geschichtliche Erzählung endet bezeichnenderweise mit König Josia.

Sodann hat man herausgefunden, dass zwischen dem 5. Buch Mose und dem Buch Jeremia eine besondere Beziehung besteht, indem nämlich beide Bücher sich stellenweise bis in den Wortlaut ähnlich sind. Es besteht darüber hinaus ein auffälliger Zusammenhang zwischen dem 5. Buch Mose und den nachfolgenden 6 Büchern: Josua, Richter 1. und 2. Buch Samuel, 1. und 2. BuchKönige. Diese Bücher fasst man zusammen als „die frühen Propheten“. Die begonnenen Themen werden darin weiterentwickelt. Diese Bücher entstanden um das Jahr 622 v. Chr. und wurden wahrscheinlich von dem Propheten Jeremias geschrieben. Dieser war König Josia wohlgesonnen und verfasste sogar ein Klagelied auf ihn.

Schließlich fand eine Vereinigung all dieser Texte statt, weil sie schon früh allein Moses zugeschrieben wurden und weil sie allseits bekannt waren und man daher nichts weglassen konnte. Der Gesamtredakteur war nach der Einschätzung von Richard E. Friedmann ein aaronitischer Priester, vielleicht Esra.

Die Bibel entpuppt sich damit als ein zutiefst menschliches Werk, im Guten wie im Bösen, in den oft vorhandenen literarischen Qualitäten wie in den ebenso oft propagierten Grausamkeiten. Sie ist vor allem auch ein Spiegelbild menschlicher Interessen in der Zeit ihrer Entstehung.

Die Offenbarung eines Gottes uns Menschen gegenüber ist sie aber nun wirklich nicht.


Robert Zwilling, Heidelberg

 

 

Das Leib-Seele Problem

Eine der ältesten philosophischen Fragen überhaupt ist das Leib-Seele Problem. Kann es eine Seele, losgelöst von unserer materiellen Existenz überhaupt geben? Während fast alle Menschen mit ihrem Leib eine konkrete Erfahrung verbinden, gelingt es kaum jemandem, die Seele näher zu fassen, sobald man nach konkreten Einzelheiten fragt.
Es gilt wohl auch für die ‚Seele’, was Augustinus in seinen Bekenntnissen über die ‚Zeit’ sagte: „Solange mich niemand danach fragt, ist mir’s, als wüsste ich es, doch fragt man mich und ich soll’s erklären, so weiß ich es nicht mehr“. Dennoch finden sich mythische Vorstellungen von einer irgendwie gearteten „ätherischen Substanz“, welche parallel zu unserem Körper existiert, in allen Kulturen und zu allen Zeiten.
Beispiele sind der hebräische „ruach“, der arabische „ruh“, der lateinische „spiritus“, das griechische „pneuma“, im Christentum der „geistliche Leib“ des „soma pneumati-kon“ (etwa bei Paulus) oder das „prana“ und die fünf „koschas“ in der indischen Philosophie. (zitiert nach Thomas Metzinger).
Diese Übereinstimmung beruht wohl darauf, dass die meisten Menschen intuitiv eine unüberbrückbare Trennung zwischen ihren körperlichen und geistigen Erfahrungen empfinden.
So gelangt man leicht zu einer als Dualismus bezeichneten Denkrichtung, die lange Zeit vorherrschte. Sie wurde schon von Platon vertreten (wenn die Seele nach dem Tod unseren Körper überleben kann, dann muss sie auch als getrennte Einheit existieren), sowie später von Descartes und in jüngster Zeit von Karl Popper und John Eccles. Der Dualismus stößt jedoch unter anderem auf die Schwierigkeit, dass es keinen Ort für die Wechselwirkung zwischen Körper und Geist als getrennte Einheiten gibt. Descartes hoffte noch, dies könnte die Zirbeldrüse sein.
Heute vertritt eine Mehrheit von Philosophen einen sogen. Monismus als eine materialistische Position, welche davon ausgeht, dass die „seelische Substanz“ mit der „körperlichen Substanz“ zusammenfällt. Auf dieser Grundlage muss jedoch noch die Frage beantwortet werden, wie das Bewusstsein materialistisch zu erklären ist.
Auch wäre nochmals darüber nachzudenken, ob die Seele und unser Bewusstsein ein und dasselbe sind oder ob beide neben unserem Körper eine zweite und dritte separierbare Einheit bilden.
Die Neurowissenschaften und die Kognitionsforschung haben in jüngster Zeit durch ihre Beschäftigung mit dem Bewusstsein dem eine weitere Dimension hinzugefügt.
Man beginnt davon auszugehen, dass sogar unser Bewusstsein, so wie wir es subjektiv empfinden, in Wirklichkeit gar nicht existiert.
So schreibt der renommierte Philosoph und Bewußtseinsforscher Thomas Metzinger in seinem soeben erschienenen Buch „Der Ego-Tunnel“:
„Wir stellen uns unser Ich oder Selbst als etwas Eigenständiges vor, als einen Kern, den wir schon immer haben oder der wir im Innersten sind. Dieses „Selbst“ existiert gar nicht. Das bewusst erlebte Ich wird lediglich von unserem Gehirn erzeugt, und was wir wahrnehmen ist nichts als ein „virtuelles Selbst“ in einer „virtuellen Realität“.
Zum Beleg liefert er eine Vielzahl von Beispielen und Beobachtungen aus den Neuro- und Kognitionswissenschaften. So haben manche Menschen, denen von Geburt an ein Arm oder ein Bein fehlt, oft dennoch die Empfindung, diese Gliedmaßen zu besitzen. Große Bedeutung kommt auch den so genannten „außerkörperlichen Erfahrungen“ zu, wobei unser Bewusstsein unseren Körper verlässt und wir diesen, darüber schwebend, von außen betrachten können.
Solche Erfahrungen, über welche zahlreiche Berichte vorliegen und welche bisher als der beste Beleg für das Vorhandensein einer ‚Seele’ galten, werden von der Wissenschaft keineswegs bestritten, sondern jetzt geradezu als Beweis für den virtuellen Charakter unseres Bewusstseins herangezogen.
Wenn unser erlebtes Ich nach Metzinger eine virtuelle Schöpfung unserer Hirnfunktionen ist, so knüpft sich daran natürlich die Frage, ob es überhaupt eine Seele, oder was nicht damit zusammenfällt – einen freien Willen geben kann.

In welcher Weise könnte hier Ernst Schrödinger eine Brücke zu schlagen, wenn er sagt: „Ich bin als bewusst denkendes geistiges Wesen die Person, welche die ‚Bewegung der Atome’ in Übereinstimmung mit den Naturgesetzen leitet“ ?
 
Mir scheint, dass sich aus dem bisher Gesagten unter anderem folgende Konsequenzen ergeben:
 
Ohne Seele kein Gott, jedenfalls keiner, der sich um uns kümmert. Viele übersehen, dass ohne die Annahme einer Seele auch unsere Gottesvorstellungen obsolet werden. Denn wie sollen wir ihn je erfahren, wenn wir ihm weder im diesseitigen noch im jenseitigen Leben begegnen?
Die Zeiten, als die Götter noch unter den Griechen wandelten, Moses Anweisungen gaben und Jesus Christus die Toten wiedererweckte, sind mit der Aufklärung wohl endgültig vergangen. Niemand hält es ernsthaft für möglich, dass sich auch heute noch ein Gott in ähnlicher Weise den 6 Milliarden Erdenbewohnern unmittelbar offenbart.
So bleibt nur die Möglichkeit, Gott nach diesem irdischen Leben zu begegnen und das könnte nur der Seele gelingen.

Die Seele ist das Vehikel, in das wir nach unserem Tod umsteigen. Sie ist das Rettungsboot, in welchem wir beim Untergang unseres Lebensschiffes das Heil suchen. Dies zeigt sich in vielen mythischen Vorstellungen, und so auch, wenn Charon uns über den Styx übersetzt.
 
Die Seele ist auch eine Ausgeburt unseres biologischen Selbsterhaltungstriebes, der stärksten Regung überhaupt, die uns beherrscht. Sie entspricht unserer Neigung und unserem Bedürfnis, unsere durchaus berechtigten Wünsche und Hoffnungen mit Bildern und Vorstellungen auszufüllen, die ohne eine solche Hilfe eine für viele unerträgliche Leere hinterlassen würden. Wir füllen dieses Vakuum provisorisch mit mythischen Bildern aus. Aber gerade wegen der erkennbar subjektiven Genese dieser Seelenvorstellungen, bleibt die Frage, wie weit diesen eine reale Existenz zukommen kann.
 
Weitere Punkte, die hier wegen der gebotenen Kürze nicht behandelt werden können:
 

  • Wo bleibt die Seele, solange wir leben und können wir sie wahrnehmen oder ist sie in dieser Zeit nicht existent? Tritt sie gar erstmals mit dem Tod auf?
  • Ist die Seele mit unserem erfahrbaren Bewusstsein identisch oder kommt ihr daneben eine nicht erfahrbare, unabhängige Existenz zu?
  • In welchem Zustand verharrt die Seele eines Kindes, das mit einem Monat verstorben ist und noch gar kein Ich-Bewusstsein entwickeln konnte? Oder eines Demenzkranken, der es wieder verloren hat? Auf welche Weise werden sie je mit ihren Angehörigen kommunizieren können?
  • Kann die Seele überhaupt ohne bewusstes Erleben existieren?
  • Haben Tiere kein Bewusstsein?Und haben sie keine Seele?
  • Kann die Seele ewig existieren und was heißt dann ‚ewig’?
  • Kann der Geist, kann die Seele auch ohne Körper existieren?
  • Sind wir in unserem Denken und Wollen frei?
  • Könnten auch Computer einen Geist oder gar ein Bewusstsein entwickeln?

Robert Zwilling, Heidelberg